Nourriture spécialisé ou d'épicerie?

Centres Spécialisés ou Épicerie?

Plusieurs se demandent quel est la différence entre la nourriture que les centres de nutrition spécialisés, les vétérinaires et les animaleries prônent comme étant une nutrition de haute gamme et la nourriture d’épicerie. Est-ce si mauvais? Devrions-nous vraiment nous inquiéter? Y-a-t-il réellement une différence?

C’est beaucoup de question et la réponse n’est pas très encourageante. En fait, avec la nourriture d’épicerie, il est quasi impossible de connaître avec certitude la qualité des produits utilisés dans sa composition.

Lorsque vous vous retrouvez dans l’allée de la nourriture pour animaux, le choix est immense. Sur quels critères peut-on se fier pour sélectionner le meilleur aliment pour notre fidèle compagnon? Doit-on croire les allégations figurant sur les sacs?

Lucie Hénault, vétérinaire: « Le chien va manger cette nourriture-là deux fois par jour, toute sa vie. Nous, si notre alimentation est déficiente une journée ou une semaine, [..] on va se rattraper dans le restant de l’année. Pas le chien, il va toujours avoir accès à cette nourriture-là. »

Tout pour nous attirer

Face à un tel nombre de produits, le choix est un casse-tête. Le maître se laisse guider par la publicité, le prix et l’emballage des produits. Certains sont si beaux qu’on serait presque tenté d’en manger: de beaux cubes de bœuf sans gras, du poulet frais, des carottes et pleins d’autres bonnes choses.

La vétérinaire Lucie Hénault : « En premier, le produit doit plaire à la personne qui va payer, il faut d’abord séduire l’humain avant de séduire le chien. On ne peut pas s’attendre à ce que sur l’emballage on voit des carcasses de poulet, personne ne l’achèterait. »

Les croquettes en forme d’os ou de morceaux de viande, celles en couleur, pour les légumes, sont attirantes… pour l’humain. Pour le chien, qui ne voit pas en couleur, ça ne change rien.

Les certifications

On trouve, sur tous les sacs, le tableau de l’analyse garantie. Ce tableau certifie que le produit répond aux normes de l’Association of American Feed Control (AAFCO), un organisme regroupant les gros joueurs de l’alimentation animale. Lucie Hénault : « Ça me dit juste, en gros, la quantité que je vais retrouver dans ce produit-là : tant de protéines, tant de gras et c’est tout. Ce sont des normes minimales, donc pour répondre aux besoins minimaux des animaux. »

En plus de la certification de l’AAFCO, une organisation américaine, il existe une certification canadienne, celle de l’Association canadienne des médecins vétérinaires. Les fabricants qui veulent obtenir le sceau de l’Association soumettent leurs produits à ses tests de conformité. Tout se fait sur une base volontaire.

La majorité de la nourriture qu’on trouve en épicerie s’adresse à tous les chiens, quel que soit leur âge, leur race ou leur état de santé. Elle ne peut donc être l’aliment optimal pour tous les chiens. Et s’il existe certains produits spécialisés pour le contrôle du poids ou pour certaines étapes de la vie du chien, ils ne sont guère plus faciles à choisir.

Certains produits sont bien plus chers que d’autres. Est-ce que cela est une garantie de meilleure qualité? Pas nécessairement.

Dans la nourriture haut de gamme, cependant, la provenance des ingrédients varie peu. On y trouve donc les mêmes ingrédients, semaine après semaine. Ce qui n’est pas vrai dans le cas de la nourriture moins chère, puisque le fournisseur s’approvisionne où il peut obtenir des produits meilleurs marchés. La qualité peut donc varier d’une fois à l’autre.

Sur les sacs, on trouve la liste des ingrédients par ordre décroissant de poids. Pourtant, si on compare le produit le plus cher et le moins cher, on y voit pratiquement les mêmes ingrédients dans le même ordre. Alors, où est la différence?Ce qui change, c’est la proportion des grains et de la viande, ainsi que leur qualité. D’abord, un constat: laissés à eux-mêmes, les chiens sont omnivores, mais se nourrissent surtout de viande, comme les carcasses d’animaux. Or, dans la liste des ingrédients, on trouve beaucoup plus de céréales que de viande. Les chiens se trouvent à avoir un menu qui est presque végétarien. Maïs et blé sont presque toujours au début de la liste. Le procédé de fabrication des croquettes exige beaucoup de céréales, qui ne coûtent pas cher aux fabricants.

Si on s'arrête pour bien calculer, même les prix entre de la nourriture de bonne qualité et celle d'épicerie n'est pas si différente au bout du compte. Il arrive même de voir une bonne nourriture qui, au final, revient à un prix inférieur à celle de l'épicerie! Les compagnies des nourritures sont passées maître dans l'art de faire croire à leur clientel que le prix de leur nourriture est très bas et que la qualité y est très élevé! Il faut donc se méfier.

la Qualité des Ingrédients

Malgré les beaux morceaux de viande qu’on nous montre sur les emballages, en fait, ce sont les restes, les aliments périmés, impropres à la consommation humaine ou rejetés par l’abattoir qui sont transformés en farine. Il est difficile d’évaluer leur qualité.

La vétérinaire Lucie Hénault : « Si un animal mange de la nourriture d’épicerie toute sa vie, il va vivre…. Mais [..] est-ce qu’il va vivre une santé optimale? Probablement pas. »

Une farine de qualité est bien assimilée par l’animal, une autre de qualité moindre sera moins bien absorbée. En regardant ce que le chien a rejeté, vous verrez s’il a bien digéré ou non.

Avec les informations disponibles actuellement sur l’emballage, L’épicerie ne peut vous recommander une nourriture plutôt qu’une autre. Pour vraiment savoir ce qu’il y a dans l’assiette de votre chien, il faut que les consommateurs exigent cette information, comme ils l’ont fait pour leur propre alimentation.

En ce qui a trait à la rumeur sur la présence de carcasses de chiens ou de chats dans la nourriture sèche de nos animaux préférés, elle est fausse. La Food and Drug Administration américaine a enquêté à deux reprises, en 1998 et en 2000, sur ces allégations. L’agence a effectué des tests de présence d’ADN canin et félin dans la nourriture sèche, et les résultats se sont avérés négatifs.

Au Québec, plus de 99 % des cliniques vétérinaires envoient les animaux morts à des entreprises qui enfouissent les cendres après les avoir incinérées.

en conclusion

Les cliniques vétérinaires, les animaleries et les magasins spécialisés en nutrition animale sont beaucoup plus aptes à garantir la qualité et la provenance des ingrédients contenus dans leurs marques souvent exclusives. L'offre aux consommateurs peut même aller jusqu'à une certification de qualité humaine et même garantir des spécifications hypoallergiques.

Mais, soyer sur vos gardes, les grandes compagnies s'intéressent aussi à ce marché. Les employés de ces magasins spécialisés seront, par contre beaucoup plus en mesure de vous conseiller sur la qualité et les pièges à éviter.


Source : Émission L'Épicerie de Radio Canada http://ici.radio-canada.ca/actualite/v2/lepicerie/niveau2_5432.shtml

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